Publié le: 25 juin 2023
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Un héritage ancestral: il semble que les anciens Égyptiens avaient déjà pris conscience de l’importance de la santé au travail, plus de deux millénaires avant notre ère. En effet, un médecin était chargé de veiller sur la santé des ouvriers et esclaves des chantiers pharaoniques de l’époque.
Plus près de nous, la fin du XIXe siècle a marqué un tournant dans la prise en compte de la santé des personnes actives en Suisse, sous l’influence des lois sociales du chancelier allemand Bismarck. L’étatisation de l’assurance accident et la loi qui en découla sont à l’origine de la création de la SUVA (anciennement CNA) en 1918, la plus ancienne assurance sociale de Suisse. Les préoccupations en matière de santé au travail se focalisent alors sur la santé physique, la sécurité et la pénibilité du travail.
La loi sur le travail (LTr) entrée en vigueur en 1966, puis ses ordonnances et leurs commentaires ont élargi la protection à la santé psychique. En 1986, la première conférence internationale sur la promotion de la santé à Ottawa débouche sur une charte jetant les bases de la gestion de la santé en entreprise (GSE). Enfin, l’expression «risques psychosociaux» est apparue en 1998, mettant en lumière les facteurs de risques, comme les conséquences, en lien avec issus ou portant sur les sphères psychique et sociale de la santé.
La Gestion de la Santé en Entreprise (GSE) englobe le respect des exigences légales en matière de santé et de sécurité – par exemple, l’application de la directive MSST relative à l’appel des médecins du travail et autres spécialistes de la sécurité au travail. Mais elle va en fait bien au-delà. Outre la réduction du risque de récidive et de chronicisation, la GSE endosse un rôle de prévention et de promotion de la santé en agissant sur les comportements individuels, collectifs et organisationnels, ainsi que sur le contexte et les conditions de travail.
La promotion de la santé en entreprise (PSE) fait également partie de la GSE. Elle comprend l’information et la sensibilisation de l’entreprise ou de certains groupes cibles sur des thématiques pertinentes, ainsi que des actions favorisant les comportements salutogène (c’est-à-dire générateur de santé) dans les domaines de l’alimentation, du mouvement, de la santé mentale ou encore de l’équilibre vie professionnelle-vie privée.
Enfin, la prévention vise à concevoir l’activité de travail et ses conditions d’exécution de manière à générer de la santé. Cela passe par l’identification des facteurs de risques et des ressources à disposition, ainsi que par un état des lieux régulier et plus ou moins formel, selon la taille de l’organisation et son domaine d’activité.
Les psychologues du travail et des organisations vont:
En conclusion, on dira que la GSE a été véritablement intégrée dans une entreprise et qu’elle porte ses fruits lorsqu’elle est traitée au même titre que les autres enjeux majeurs de l’organisation.
Trois autres signes d’une introduction réussie: les rôles de chaque acteur sont définis, endossés formellement, coordonnés de manière interdisciplinaire et clairement communiqués; une politique globale a été définie, avec des objectifs stratégiques et opérationnels faisant l’objet d’un suivi régulier. Les mesures d’amélioration sont décidées de manière participative, puis mises en œuvre et évaluées par les acteurs concernés.
PSY4WORK.CH est l’association suisse des psychologues du travail et des organisations. Sa mission est de promouvoir la psychologie du travail et des organisations et de fédérer ses membres afin de contribuer à leur développement professionnel. Cette chronique est tirée d’un guide pratique qui sera diffusé gratuitement dans sa version intégrale sur le site web de HR Today